Concours Stade CESM
Montréal, QC
De l’évidence à la nouveauté
Le soccer est un sport mondial. Il est le sport de la mondialisation. On dit du soccer qu’il rapproche les cultures, qu’il bâti des ponts entres les plus pauvres et les mieux nantis à travers une saine compétition et ce à l’échelle de la planète, comme à l’échelle de la ville. Ces quelques lignes témoignent à la fois d’une évidence et de l’essentiel : un complexe de soccer constitue un carrefour culturel; un complexe de soccer construit sur un site écologique place ces échanges culturels sur le terrain du respect de l’environnement et de la prise de conscience de la fragilité de la terre.
Cartogrammes, courtepointes et transports en commun
Afin de tenter de mettre en contexte le projet d’une manière à la fois nouvelle et significative, nous nous sommes intéressés de près au principe du cartogramme. Ces cartes géographiques dont la superficie est modifiée à l’aide de calculs algorithmiques afin de témoigner d’une certaine réalité par exemple, la densité d’une population ou encore le mouvement d’un objet dans le temps.
Les résultats généralement obtenus, des cartes géographiques déformées, demeurent surprenants d’un point vue mathématique mais surtout parce qu’ils mettent en lumière un aspect autrement occulté par la vérité géographique. Nous avons donc tenté de créer une version préliminaire d’un cartogramme de la répartition des plus importantes communautés culturelles de l’arrondissement Villeray – St-Michel – Parc-Extension ainsi que des arrondissements directement adjacents.
Une carte en somme des éventuels usagers du complexe de soccer et de leur importance sur le territoire défini par les arrondissements. Cette immense carte déformée, munie de diodes lumineuses de couleur représentant des unités de population, constitue un premier plan de façade sur la rue Papineau. Cet exercice ainsi que les cartes préliminaires obtenues nous ont aussi permis de tisser des liens avec certains motifs plus traditionnels comme celui de la courtepointe qui, à sa manière, constitue une métaphore de l’imbrication des cultures sur le territoire de la ville.
Une résille
C’est en suivant ces pistes de réflexion que nous avons par la suite développé le travail sur le grand mur longeant l’avenue Papineau. Conçue comme une résille structurale partiellement encastrée dans le talus existant, cette enveloppe blanche d’une épaisseur précise permet d’occulter la totalité du rayonnement solaire du sud et de l’ouest tout en permettant de distinguer le cartogramme placé derrière. Cette résille constitue donc, à la fois, la colonne vertébrale de l’immeuble, son élément signalétique contextuel ainsi qu’une composante de développement durable majeur. Les potentialités de lumière naturelle douce et diffuse et de percées visuelles sur le talus constituent des éléments à explorer lors d’une phase subséquente.