Chevalier Morales

Une nouvelle porte d’entrée au Vieux-Montréal et au centre-ville

La position stratégique du nouveau siège social de la Banque Nationale à l’entrée ouest du Vieux-Montréal et à l’entrée du centre-ville par Bonaventure lui confère le statut d’un des immeubles les plus importants de Montréal. Ce positionnement clé permet à la nouvelle tour de la Banque Nationale de jouer pleinement son rôle de bâtiment-phare dans le paysage bâti et d’icône de la ville de Montréal du 21ième siècle. Située à un jet de pierre de l’ancienne porte des Récollets percée dans la partie ouest des fortifications, la nouvelle tour de la Banque Nationale, avec son basilaire en pierre grise de Montréal signale cette ancienne entrée.

L’utilisation de lamelles de pierre permet d’orchestrer une transparence complète du rez-de-chaussée et un plafond lumineux maintient cette transparence la nuit. Du côté de St-Jacques et Notre-Dame, ces lamelles de pierre deviennent une colonnade prestigieuse et institutionnelle à l’échelle des autres édifices majeurs situés sur ces rues. Le basilaire a été travaillé afin d’offrir une entrée de prestige sur la rue St-Jacques et afin de créer un espace de rassemblement public de qualité.

Notre approche était avant tout identitaire : elle cherchait à cristalliser dans la conception de l’immeuble, dans sa géométrie, dans ses espaces et dans sa matérialité l’identité profonde d’une entreprise issue de Montréal et du Québec. Elle cherchait entre autres choses à réinstaller la Banque Nationale sur la rue St-Jacques, dans la grande tradition des immeubles bancaires de cette rue avec audace et à s’ouvrir vers l’avenir sur le boulevard Robert-Bourassa. Aussi, la mise en place d’un espace public généreux et ouvert, constituait un premier geste identitaire que nous croyions important de poser.

Alors que le basilaire, par une mise en œuvre contemporaine de la traditionnelle colonnade de pierre, perpétue la tradition minérale et l’art de bâtir du Vieux-Montréal, la grande tour de verre et d’aluminium travaillée avec une sérigraphie blanche dégressive, se présente comme une sorte d’iceberg lumineux légèrement déformé par les vents dominants issus du sud-ouest et d’où émane une lueur chaude et rougeâtre. Faisant certes référence à un pays d’hiver, de neige, de glace et de chaleur, cette matérialité est complétée à l’intérieur par l’usage du bois.

Les tendances en aménagement d’espaces de travail évoluent avec le temps. Toutefois, la nécessité d’optimiser ces espaces afin de réduire le coût de chacun des postes tout en offrant des emplois de qualité demeure. Nous avions proposé, comme principe de base, de maximiser le nombre de postes ouverts tout en offrant une diversité de types d’espaces allant des postes traditionnels aux espaces de collaboration, aux espaces de créativité et de relaxation. Les postes fermés demeurent limités, mais nécessaires à la concentration, au travail seul, en binôme ou en équipe.

Notre proposition a fait grand cas des questions de développement durable et a présenté un programme ambitieux, mais réaliste. Dans un pays d’énergie et de ressources naturelles affecté par les changements climatiques, il s’agit à notre avis d’une responsabilité fondamentale. La vision proposée s’appuyait sur trois priorités définies à partir du programme même de la Banque Nationale, soit celui de mettre en œuvre un immeuble à bureaux responsables et de la plus grande qualité et qui serait l’un des immeubles iconiques les plus importants de la Ville de Montréal.

Ainsi, la qualité des environnements intérieurs, le cycle de vie des composantes ainsi que l’efficacité énergétique était au cœur de nos préoccupations et orientait nos actions. Entre autres, certaines des stratégies retenues à cette étape embryonnaire du dossier ont été la ventilation naturelle passive (partielle), l’utilisation de la sérigraphie sur verre pour le contrôle thermique et le contrôle de l’éblouissement, l’utilisation de matériaux locaux et durables ainsi que le contrôle de la pollution lumineuse.