Agora des Arts
Rouyn-Noranda, QC
Connu depuis plus de 85 ans comme un site de socialisation, le site de l’église de Notre-Dame-de-Protection et de l’Agora des Arts doit, à travers son nouvel usage, maintenir ses valeurs historiques et culturelles et en les poussant plus loin.
L’exercice de réhabilitation a multiplié les espaces de socialisation par la mise en oeuvre de trois nouveaux parvis extérieurs.
Alors que l’espace événementiel du côté de la 7e Avenue a profité du dénivelé naturel du terrain pour générer un petit gradin, l’entrée principale, située dans l’axe central et sur les traces de l’escalier d’origine, a formé un second espace public d’intérêt. Directement au-dessus, la terrasse a repris la forme du parvis d’origine et offre un complément extérieur et sécurisé au foyer.
Dans l’esprit des rénovation patrimoniales, l’agrandissement vient bonifier et dialoguer avec le bâtiment existant. À l’intérieur, un foyer sur deux niveaux et le grand escalier ont poursuivi cette série d’espaces sociaux. Chevalier Morales a proposé de déplacer latéralement le grand escalier symbolique de l’église – celui dont la montée permet une transition entre le réel tangible et l’ancienne maison de Dieu.
À l’intérieur du nouveau pavillon d’accueil, l’escalier est un espace de représentation, liant les deux niveaux du foyer, propre à l’univers du théâtre. Cet ensemble constitué du grand escalier et du bar en fer à cheval situé directement au-dessous a été entièrement travaillé en bois. Les textures et les finis lustrés font écho aux ouvrages de bois modestes retrouvés dans plusieurs églises québécoises sous formes de bancs, de chaires ou de confessionnaux.
Le second étage du pavillon abrite l’ouverture du grand escalier, une passerelle pour servir de foyer et un puits de lumière. Tissé de maçonnerie de brique rouge assemblée sous forme de résille placée devant une paroi de verre, il irradie le soir une lumière rougeâtre à l’extérieur. Cet espace permet une transition vers la salle, entre l’univers du réel et celui de la représentation.
Cette boîte flottante d’où émane une lumière douce met en place à la fois l’identité contemporaine du nouvel usage, un objet de transition pour un lieu consacré aux arts de la scène et un objet de mémoire en dialogue avec l’existant.