Chevalier Morales

Le programme du centre culturel de Notre-Dame-de-Grâce témoigne de façon éloquente de ce changement dans lequel la bibliothèque contemporaine fait désormais partie d’une entité offrant de multiples fonctions culturelles. En réponse à cette problématique de programmation, les espaces destinés à être agités ou calmes sont définis par des qualités spatiales différentes. Le rez-de-chaussée est lumineux et transparent et accueille des activités sociales créant un lien avec la communauté environnante.

Par opposition, les espaces à l’étage, conçus pour être silencieux, offrent des vues sur l’extérieur contrôlées où la lumière filtrée par les lanterneaux permet de créer une atmosphère introvertie, distante du monde extérieur. Le nouveau centre culturel de Notre-Dame-de-Grâce vise à devenir une partie intégrante du tissu urbain existant et a pour objectif de contribuer directement à l’esprit de partage communautaire déjà présent dans l’îlot Benny Farm.

La volumétrie du nouveau centre culturel a été conçue de manière à établir une relation aux rues adjacentes et de manière à créer des espaces semi-publics / semi-privés. En exploitant ces espaces d’une façon à la fois fonctionnelle et esthétique, ceux-ci contribueront à renforcer et contenir l’esprit de communauté existant et plus particulièrement celui si présent dans le jardin communautaire avoisinant.

Le programme a été organisé de façon à générer des entrées et des relations facilement lisibles entre les espaces de la ville et ceux de la communauté de manière à ce que le nouveau centre culturel devienne un véritable lieu de rencontre entre les diverses parties prenantes au projet ainsi qu’avec la population de l’arrondissement. Un lien visuel puissant est établi avec le tissu urbain par le choix d’un parement de maçonnerie innovateur dont la couleur rappelle celle des bâtiments existants dans le secteur.

Le nouveau centre culturel a aussi été conçu comme un bâtiment «signature» afin d’affirmer son importance dans la communauté en tant qu’institution culturelle ainsi que pour marquer sa fonction sociale par rapport à la ville. Un rez-de-chaussée transparent permet aux activités qui s’y déroulent d’être complètement visibles de l’extérieur, particulièrement le soir. Le verre étant hautement réfléchissant seulement lorsqu’il y a plus de lumière à l’extérieur, une série d’oriflammes s’étend à travers et au-delà des arbres sur l’avenue Monkland permettant d’afficher les évènements en à venir et annocer la présence du bâtiment autrement.

Nous avions proposé en dernier lieu que la brique soit utilisée pour contribuer à l’apparence légère et transparente du bâtiment, contrairement à l’aspect souvent épais et opaque caractéristique des bâtiments en revêtement de maçonnerie. Pour ce faire, le parement se détache de manière régulière du plan du mur afin de permettre non seulement à la lumière naturelle de pénétrer, mais aussi pour diriger les vues et permettre un apport solaire l’hiver, tout en le limitant celui de l’été.

Tout en maximisant les impacts positifs que le nouveau Centre Culturel aura sur la communauté, le projet se veut à la fois environnementalement et culturellement responsable. La conception du centre culturel était basée sur une volonté de minimiser les impacts négatifs liés à ses activités et à sa construction ainsi que la réduction de la consommation énergétique, la consommation d’eau et de matériaux, la réduction des distances de transport (etc.,) et surtout, permettra de réduire les charges d’opérations et d’entretien en utilisant des techniques et des matériaux de construction durables. La conception proposait une charpente de bois en lamellé-collé, entièrement produite au Québec, qui a une empreinte environnementale nettement moindre comparativement aux autres matériaux.